J’en rêvais depuis …des années avant même de faire mes premières crises de Ménière
A force de chercher, de lire tout les articles sur cette maladie j’ai enfin compris la cause de mes crises .Elle ne sont certes pas terminées mais elles sont devenu en grande partie « gérables » si je ne fais pas d’excès.
Comme Marie-Christine je me suis lancée un défi et quel défis ! Je connais tout au nord de la Norvège une petite île garnie d’une étrange montagne, certes pas très haut mais ayant la particularité d’avoir deux sommets espacées de 1,5 mètre au dessus d’un vide de 350 mètre à franchir d’un seul saut ! A chacun son Everest et le mien c’est celui-ci.
Le 23 juin 2004 ,un avion m’amène d’abord à Oslo puis à Kirkenès à l’extrême Nord de la Norvège à quelques kilomètre de la Russie .Ici c’est le jour permanent 24H/24 pendant 3-4 mois puis la nuit polaire le reste de l’année ..Il y fait 24° à minuit .impossible de dormir en plein soleil (il n’y a pas de rideau dans la chambre).Pourtant j’étais épuisée pas la peur de prendre un avion.Aucune crise même pas la plus petite – à condition que je garde les YEUX GRANDS OUVERTS et que j’ai des repères visuels stables.
Le lendemain je monte à bord de « l’express côtier »où j’ai demandé une cabine à tribord pour avoir une vue permanente sur les fjords et donc sur la terre …et cela fonctionne .Rien .Pas un seul trouble .Les quatre jours se passent à merveille .C’est un rêve éveillé que je vis là et dont je garderai des souvenirs pour le restant de ma vie.
A Tronheim, je décide de réaliser mon deuxième souhait : l’ascension, seule, du pic aux deux pointes .Morte de peur, il me faudra trois heures au lieu d’une pour atteindre le sommet et puis … le reste m’appartient (c’est mon petit secret).
Mais je rentre heureuse certes mais fourbue de cette expédition.
La ville de Bergen est proche .il est grand temps que j’y sois dans le délais le plus court possible pour éviter une crise.
«Il est minuit moins cinq, Cendrillon » et il faut que tu quittes le bal au plus vite.
Trop tard ! Le 29 juin à 8H du matin, je suis pliée en deux, j’ai des vertiges, des vomissements,…je n’entends plus grand-chose .Comment dit on Ménière en norvégien ? Je ne le saurais pas cette fois ci .Avec Beaucoup de difficultés, je me traîne jusqu’au premier Legervlakt, une polyclinique pour les bateliers car l’hôpital est trop cher pour moi.Rapidement le médecin accepte de m’injecter la protéine qui me manque dans le corps.Ouf ! Ma crise s’atténue lentement .Je me rends à l’aéroport loin de Bergen pour prendre le dernier avion pour Oslo puis retour en Belgique .Heureusement –c’est pas croyable, il y a des fauteuils clubs que l’on peu allonger dans la salle d’embarquement .Je ferme les yeux sur ce beau paysage de montagne et de mer.